Il y a moins d'une semaine, Alan Warburton publiait sur Viméo une vidéo très intéressante, faisant un état de l'art des images de synthèse (Computer-generated imagery, CGI). À travers plusieurs logiciels de création, des exemples précis de films et de création vidéo sont abordés de manière chronologique pour relater une courte histoire des images de synthèse.
Cette vidéo, si elle montre effectivement qu'en ce qui concerne la création de paysages, d'animations d'explosions, de fluides divers, de robots ou de personnages humanoïdes les images de synthèse ont fait leurs preuves et sont très crédibles (l'exemple du montage de Transformers à 7' renforçant cependant le côté spectaculaire au profit d'une véracité de l'image : « abstracted, visceral sequence of spatially and temporally disconnected impacts ») trouve sa limite — il me semble — dans l'impasse qu'elle fait sur les humains (visages, déplacements).
En effet, cette théorie de l' « Uncanny Valley », vallée de l'étrange ou vallée dérangeante en français (dont on peut lire l'article original ici, en français) s'applique assez spécifiquement à la ressemblance entre un robot et un être humain, ce qui a été extrapolé aux humains traités en images de synthèse dans les films. Aujourd'hui, l'exemple de Star Wars: Rogue One présentant le Grand Moff Tarkin ou la princesse Leia, à moins de les regarder en piètre qualité, ne rendent pas crédible la théorie selon laquelle les images de synthèse auraient atteint le point ultime de ressemblance entre les humains et les humains en CGI. Ils sont pourtant censés être les fers de lance de ce qu'il est possible de réaliser en images de synthèses. Une autre discussion pourrait avoir lieu autour de l'identification au personnage par rapport à sa ressemblance à un humain, mais c'est un autre débat (Avatar, c'est toi que je regarde).
Enfin, une phrase m'a fait tiquer : « If you can tell it's CGI, it's bad CGI ; in other words, success equals invisibility. In order to work, CGI must disappear » et, plus tard, « CGI works best undetected » (autour de 9'10). Dans ce cas, un des meilleurs exemples doit clairement être Mad Max: Fury Road. Volontairement, dans icelui, les effets spéciaux et images de synthèse sont utilisés pour simplement rehausser (ok, un peu plus des fois) des scènes spectaculaires tournées pour la plupart avec un minimum d'écrans vert. Et sur lequel les merveilleuses gens du Ciné-club de Monsieur Bobine et de L'Ouvreuse ont déjà beaucoup écrit.
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